J'ai faim!

Repas journalier au restaurant social Nativitas - Bruxelles © Mathilde Bouvard
Repas journalier au restaurant social Nativitas - Bruxelles © Mathilde Bouvard

 

Le projet

 

J'ai faim! est une exposition de reportage socio-artistique traitant de la famine contemporaine et de la grande pauvreté en Europe Occidentale.

 

Mathilde Bouvard a parcouru une partie de l'Europe Occidentale à la rencontre de personnes en situation de pauvreté et de malnutrition avancée, mais aussi à la rencontre de certains acteurs de la lutte contre la pauvreté et le gaspillage des denrées alimentaires. Elle s'est rendu à Paris, Berlin, Londres, Copenhague, Bruxelles et Vienne.

L'objectif de ce travail est de sensibiliser le public à la grande pauvreté présente dans nos villes et au côtoiement permanent avec ce phénomène qui aujourd'hui a pris une ampleur telle qu'il touche de plus en plus de familles, de femmes, de jeunes ou encore de personnes âgées.

J'ai faim! interroge également sur le fait que la difficulté de l'accès à des produits alimentaires se développe dans une époque moderne, de sur-consommation, et sur un continent où plus personne n´est censé souffrir de la faim, étant donnée la quantité des biens produits et consommés.

 

L'exposition amène enfin à une réflexion sur les nouveaux moyens de productions et de consommations de la nourriture dans nos sociétés modernes, et les alternatives envisageables pour un futur proche sain et sécurisant pour tout un chacun ( écologie, agriculture biologique, agriculture urbaine, restaurants et épiceries à prix « locaux »…).

 

À travers une sensibilisation par le biais artistique, une étude complète sur les différents moyens de remédier à la grande pauvreté par les différents Etats Européens, une collaboration avec les associations ainsi que des actions concrètes ( collecte de denrées alimentaires durant les expositions ), nous essaierons de remédier à notre échelle, à un problème qui touche de plus en plus de monde en cette période délicate, même en Europe occidentale.

Le projet est soutenu par la Communauté Européenne.

 

 

L'exposition

 

Cette exposition est montée sur les mêmes bases que notre précédente exposition: Prostitutes of Europe . Elle est constituée de 50 photographies argentiques noir & blanc, de témoignages recueillis, d'une photographie couleur, de trois compositions picturales et de créations sonores réalisées par Claire Fenateau, accompagnée par Amélie Develay, Caroline Zaini et Raphael Gouvy.

S'ajoute à cela toute une campagne d'information . Le travail des associations est également mis en valeur, à travers des écrits, mais aussi des conférences et des ateliers.

 

Les photographies sont composées en trois séries : une série de clichés noir et blanc de personnes et d'éléments rencontrés sur les différents lieux. Une série de clichés noir et blanc illustrant les différences d´occupation des quais intérieurs de métro dans chaque ville visitée ; la mendicité et le nombre de personnes couchant dehors ayant une différence flagrante suivant les villes. Une photographie en couleur, argentique, illustrant une forme actuelle de gaspillage alimentaire. Chacune des séries est présentée sous forme de compositions polyptyques, sur papier baryté et contre-collées sur alu.

 

Les créations picturales au nombre de trois, forment un triptyque qui a la particularité de part la vivacité de ses couleurs et l'utilisation de techniques et matériaux variés ( peinture à l'huile, pastels gras et secs, acrylique, pigments.. ) de contraster avec l'esthétique plus sobre des photographies.

 

Cette exposition a été présentée en octobre 2011 à la Galerie de Nesle, au coeur de Paris, dans le cadre du festival Effraction. Une table ronde avec Agathe Cousin

( réseau national des épiceries solidaires ) et avec l'écrivain Robert McLiam Wilson ( Ripley Bogle, Les dépossédés, Eureka Street...) a été organisée dans le cadre de l'exposition.

En octobre 2012, l'exposition a été présentée à la Maison du Livre de Bruxelles et a fait l'objet de plusieurs interventions, actions et conférences, dont une table ronde sur le droit à l'alimentation, la souveraineté alimentaire, la production locale face aux industriels et l'alimentation durable. Invités à cette rencontre: Marteen Roels co-fondateur du Début des Haricots, le Fian International ( Foodfirst Information and Action Network ), le Corporate Europe Observatory, un Gasap ainsi que l'association Rencontre des Continents.

 


BANDE - SON J'ai faim!

par Claire Fenateau

accompagnée de Raphaël Gouvy / Caroline Ziani / Amélie Develay-Dekker

 

DESCRIPTION DU PROJET

 

C'est la seconde fois que Mathilde Bouvard invite Claire Fenateau à participer à un de ses projets photographiques.

Il y a deux ans c'était à l'occasion de l'exposition « Prostitutes of Europe », pour laquelle Claire avait créé les bandes sons des vidéos incluses au projet de Mathilde.

Cette fois-ci l'approche est différente puisque c'est sur la bande son du photo-reportage lui même ( J'ai Faim ) que Claire s'est attelée à travailler.

 

A l’image du photo-reportage, elle a voulu créer un sono-reportage qui intégrait les aspects sociaux et pratiques du travail d’investigation de Mathilde. Le témoignage d’un ancien sans-abri devenu guide de la Poverty walk à Copenhague, ou encore l'utilisation d'objets usuels, de corps sonores, travaillant en rappel du thème de l'alimentation en sont des exemples.

 

Il s’agit aussi pour elle de livrer une création plus personnelle, inspirée de son ressenti de spectatrice. Tenter de traduire avec justesse l’émotion que lui évoquait les photographies.

Le son se propage autour des oeuvres de Mathilde, fait écho pour amplifier l'idée de survie.

On pourra parler d’une oeuvre mixte : mêlant instruments (acoustique et electronique) et pistes sonores sur support. [C Fenateau a travaillé dans le sillage de la musique concrète ou acousmatique]

 

Elle nous livre une piste de 17 minutes, composée de 5 séquences distinctes; 5 atmosphères particulières.

La fuite, la suffocation et la chute (1).

Puis la résignation, la mélancolie, la sensation de fatalité (2).

Un état des lieux à travers un extrait de l'interview de Per à Copenhague (3).

Un espoir renaît, une attente de changement, une remise en question (4).

Qui font place enfin à l'impatience, à la révolte et au combat (5).

 

Cette bande son a été réalisé avec l'aide et le talent de Caroline Zaini ( batterie, basse, piano )Raphael Gouvy ( voix, guitare ), Amélie Develay-Dekker (voix) & Mathilde Bouvard ( voix de need & excess ).